La majorité de l'impact carbone d'un bâtiment (de 60 à 90%) a lieu aux phases de construction et de démolition. Dorénavant, les émissions liées à la phase de construction sont comptabilisées dans le calcul de Ic composants, les seuils ont donc été augmentés en conséquence. L'utilisation du bois, des matériaux biosourcés et géosourcés (pierre, …) seront valorisés à travers l’ACV dynamique.
L’étude de l’empreinte carbone d’un bâtiment repose sur l’association de FDES et de PEP.
Les Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) sont utilisées pour les produits de construction alors que les Profils Environnementaux Produits (PEP) sont appliqués pour les systèmes énergétiques.
Il existe plusieurs types de fiches :
• Fiches individuelles ou spécifiques : portent sur un produit fabriqué par un industriel.
• Fiches collectives : portent sur un même produit type fabriqué par plusieurs industriels.
• Données environnementales par défaut (DED) : utilisées en l’absence de fiches individuelles ou collectives.
Sur le plan de la réglementation, la part de Données Environnementales par Défaut (DED) utilisées dans l’évaluation du bâtiment est définie par un nouvel indicateur exprimée en %, noté UDD (Usages des Données par Défaut). L’utilisation des DED peut être jusqu’à trois fois plus pénalisantes dans le calcul.
Cependant, une modulation des exigences pour tenir compte de l’utilisation de ces fiches sera introduite. Elle permettra de ne pas pénaliser des projets utilisant un trop grand nombre de matériaux spécifiques pour lesquelles les données environnementales ne sont pas toujours disponibles et établies. Il s’agit aussi d’anticiper les difficultés qu’auront les bureaux d’études pendant les premières années d’application de la RE2020 pour renseigner précisément l’ACV et choisir les données les plus adaptées.
Lors du premier jalon (2022-2024), pour un projet présentant un poids particulièrement élevé de DED dans son impact carbone, le seuil d’exigence sera relevé proportionnellement à la « sur-utilisation de données par défaut ».
Cette modulation sera neutralisée à partir de 2025, puis inversée à partir de 2028, afin de « sur-pénaliser » les projets utilisant trop de DED. Il s’agira ainsi d’encourager à moyen-terme la dynamique vertueuse de production de données environnementales spécifiques. Cette modulation inversée fera l’objet d’une revoyure en amont, afin de vérifier que la production de données spécifiques est bien au rendez-vous de l’échéance et que les maîtres d’ouvrage ne sont pas mis en difficulté.